S’appuyant sur les milliers de placements gérés par les recruteurs de Robert Half, le Guide des salaires constate une augmentation des salaires à l’embauche de 4,77 % sur l’année passée, en ligne avec le taux d’inflation national. Les hausses de salaires devraient se poursuivre en 2024, notamment pour les fonctions où les tensions de recrutement restent fortes. L’écart continuent de grandir entre les aspirations de candidats se percevant toujours en position de force et les contraintes financières exprimées par les employeurs dans un contexte économique plus incertain.
- Avec une hausse globale de 4,77 % en 2023, les salaires ont suivi l’inflation.
- Les salaires des fonctions RH et juridique, les fonctions supports spécialisées et les métiers de la finance et comptabilités continuent de grimper, tandis que ceux de l’IT et du digital stagnent.
- Pour 66 % des salariés, l’insuffisance de la rémunération demeure la première raison de rejet d’une offre d’emploi. Près d’un sur deux (49 %) s’inquiète du manque des compétitivité des salaires proposés.
« Cette nouvelle édition du Guide des Salaires Robert Half fait ressortir plusieurs éléments positifs en termes d’augmentations pour 2024 : les salaires ont suivi l’inflation en 2023 et nous ne constatons pas sur le terrain de coup d’arrêt. Pour les candidats, cela signifie toujours de belles opportunités sur l’année à venir, notamment pour des fonctions stratégiques où le manque de profils qualifiés est appelé à durer. Pour les employeurs, ce sont aussi des challenges auxquels il faudra répondre. Plus que jamais, la capacité à concilier packages salariaux attractifs, avantages extralégaux, formation, opportunités de carrière stimulantes et culture d’entreprise attirante sera déterminante pour le recrutement et la fidélisation des talents », déclare Matthieu Imbert-Bouchard, Directeur Général Robert Half International France.
Hausses des salaires : quels métiers se démarquent ?
Robert Half constate des hausses de salaire à l’embauche supérieures à l’inflation pour les métiers de le la finance et comptabilité (5,24 %), des Ressources humaines, du juridique et fiscal (5,86 %) et pour les fonctions support spécialisées (8,06 %).
- Les fonctions support spécialisées tirent pleinement parti de leur rôle de soutien sur des enjeux stratégiques de l’entreprise : importance grandissante des RH, transformations technologiques et opérationnelles, bonne gestion des commandes et du service clients… Quatre métiers se distinguent notamment par des progressions de rémunération à deux chiffres sur tous les niveaux de séniorité : Assistant appels d’offres, avec un passage de 35 000 à 45 000 euros brut annuels au 75e percentile, Assistant juridique, qui passe également de 35 à 45 000 euros au 75e percentile, Assistant achats, Office manager. •
- Les Ressources humaines, le juridique et le fiscal connaissent aussi des tendances à la hausse sur la plupart des métiers, portées par l’importance des enjeux de recrutement, d’une part, et les besoins de mise en conformité avec de nouvelles réglementations, de l’autre, notamment en matière de droit numérique. Les fonctions de Responsable du recrutement (augmentation de 10 000 euros brut sur chaque percentile) et de Responsable paie, côté RH, et de Directeur juridique et juriste, connaissent des augmentations significatives.
- Les profils en Finance et comptabilité, à la fois rares et indispensables à la bonne marche des entreprises, demeurent très recherchés et continuent de croître. Si les postes de comptables (généraux, clients, fournisseurs, trésorerie) connaissent des évolutions modérées, en ligne avec l’inflation, un poste comme le gestionnaire de paie bénéficie d’une forte hausse sur les profils séniors.
- Après des hausses très fortes sur les années précédentes, les fonctions IT et digital évoluent à un rythme plus modéré en 2023, tout en demeurant stratégiques pour les entreprises et fortement rémunératrices. Quelques fonctions sortent du lot : le Directeur commercial, qui passe de 70 000 euros bruts à 90 000 au 25e percentile (profils juniors) et de 115 à 140 000 au 75e (profils seniors), le Directeur de projet et, dans une moindre mesure, les product owners / managers ainsi que les DSI.
Les challenges des recruteurs français en 2024
Les augmentations de salaire devraient se poursuivre en 2024 portées par la nécessité de recruter et de retenir des collaborateurs qualifiés, alors que le marché reste en forte tension. Interrogés par Robert Half, 61 % des employeurs se disent inquiets ou très inquiets de la capacité de leur entreprise à attirer de nouveaux talents qualifiés, et 58 % de leur capacité à les retenir : dans les deux cas, la compétitivité des rémunérations proposées est le principal motif évoqué.
En termes d’augmentations de salaires en 2024 :
- 27 % des employeurs prévoient une augmentation forfaitaire en pourcentage; et 8 % une augmentation forfaitaire en valeur.
- 21 % des employeurs indiquent qu’ils s’aligneront sur l’inflation.
- 22 % prévoient des augmentations en fonction de la performance des salariés.
- 14 % des employeurs indiquent que leur entreprise n’augmentera pas les salaires.
Dans le détail, l’étude conduite par Robert Half montre que le sujet s’avère complexe pour une partie des employeurs :
- 19 % des employeurs considèrent devoir choisir entre assurer la stabilité de l'entreprise et aider leurs collaborateurs à faire face à l’augmentation du coût de la vie.
- 18 % des employeurs prévoient de réduire les frais généraux de l’entreprise pour accorder des augmentations de salaires aux collaborateurs
Interrogés sur les solutions ayant leur préférence en matière de soutien au coût de la vie, les employeurs privilégient spontanément des solutions temporaires ou conditionnelles à des augmentations permanentes : 30 % disent proposer des primes ponctuelles, 27 % une augmentation de salaire en fonction de la performance de l’entreprise, quand 22 % disent augmenter les salaires de manière permanente.
Des attentes toujours élevées du côté des candidats
Les challenges exprimés par les employeurs contrastent avec les attentes des candidats qui restent élevées :
- Pour 66 % des salariés sondés par Robert Half, l’insuffisance de la rémunération demeure la première raison de rejet d’une offre d’emploi.
- Près d’un salarié sur deux (49 %) s’inquiète du manque des compétitivité des salaires proposés pour attirer les talents dans leur entreprise, contre un tiers (35 %) des employeurs.
- 28 % des salariés pensent par ailleurs que leur entreprise n’augmentera pas les salaires dans les 12 prochains mois.
- 72 % des salariés plébisciteraient la mise en place d’une aide financière à l’achat de carburant, 16 % seulement des employeurs disent la proposer.
Cet écart de perception pose un défi pour les employeurs qui demeurent confrontés à de forts enjeux de recrutements.
La dynamique que nous percevons sur les métiers des ressources humaines et affiliés, DRH, chargés de RH et de recrutement, gestionnaires de paie, office manager, montrent que les dirigeants ne négligent pas leurs collaborateurs et investissent sur les différentes dimensions qui ont trait à leur expérience professionnelle dans l’entreprise. Pour que cet effort porte, ces différentes fonctions doivent être soutenues par une vision globale de la marque employeur et de la culture de l’entreprise.
Matthieu Imbert-Bouchard, Managing Director de Robert Half International France
Vers plus de transparence salariale ?
Le Guide des Salaires Robert Half a pour vocation de faciliter les négociations entre employeurs et candidats en leur offrant des repères communs pouvant servir de base à la discussion.
Malgré certaines difficultés (47 % des dirigeants, 49 % des salariés pensent que plus de transparence entraînera des frictions entre collègues), dirigeants comme salariés se montrent favorables à davantage de transparence salariale dans des proportions équivalentes :
- 70 % des employeurs et 69 % des salariés pensent qu’une plus grande transparence salariale bénéficiera à la culture d’entreprise
- 65 % et 67 %, respectivement, disent qu’une réglementation en la matière est attendue de longue date
- 56 % et ¬61 % estiment que plus de transparence rendra les négociations salariales plus faciles
- Seuls 38 % des employeurs estiment que la transparence pourrait conduire à la perte d’employés
Pour savoir quel salaire proposer à vos collaborateurs ou futures recrues, consultez le Guide des salaires de Robert Half qui vous offrira une vue d'ensemble des tendances salariales par secteur, fonction et région.
A propos du Guide des Salaires Robert Half
Le Guide des Salaires Robert Half, publié chaque année, contient des informations basées sur les milliers de placements, de négociations et de recrutements gérés par les spécialistes de Robert Half. Seuls les salaires de départ sont pris en compte parce que de nombreux facteurs externes – tels que l’ancienneté, l’éthique professionnelle, les performances professionnelles et la formation – jouent sur les salaires que touchent les employés à temps plein tout au long de leur carrière.
Méthodologie de l’enquête Dirigeants et salariés
- Pendant les mois de juin et juillet 2023, Robert Half a commandé une recherche auprès de 1 500 répondants français en utilisant une méthodologie de collecte de données en ligne.
- Les répondants représentent 500 employeurs et 1 000 employés travaillant dans les fonctions Finance, Ressources Humaines, Opérations / Administration et Technologie/Systèmes d’informations.
- Ils sont issus d'un échantillon de petites entreprises (500), de moyennes entreprises (500) et de grandes entreprises (500) des secteurs public et privé, dont entreprises cotées en bourse, à Paris et en Île-de-France (604) ainsi que dans le reste du pays (896).