Beaucoup de professionnels sont mal à l’aise à l’idée de négocier leur salaire après avoir reçu une offre d’embauche. Au risque de gâcher les efforts d’être arrivé si loin dans le processus d’embauche ?
Les compétences techniques spécifiques sont plus que jamais recherchées activement par les employeurs, et les entreprises se livrent toujours concurrence pour recruter les meilleurs candidats. Voilà pourquoi les talents les plus qualifiés se voient toujours proposer des salaires compétitifs.
Néanmoins, ce serait une erreur de foncer tête baissée pour négocier une augmentation de votre salaire d’embauche sans être bien préparé. En général, les recruteurs vous laisseront le temps de réfléchir à leur proposition et ne s’attendent donc pas à une réponse immédiate.
Dès le début du processus de recrutement, soyez constant en gardant une clarté absolue sur vos prétentions salariales et de dérogez pas à vos objectifs.
Voici huit conseils pour savoir comment négocier une augmentation de salaire qui vous aideront à obtenir ce que vous voulez avec tact, méthode et confiance en vous.
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1. Informez-vous avec les tendances salariales du secteur d’activité et de la fonction.
Informez-vous au maximum avant d’entamer toute négociation salariale. L’information est votre plus puissante alliée. Pour obtenir une vision actuelle et réaliste des rémunérations de votre fonction, consultez le Guide des Salaires de Robert Half. Vous y trouverez les grilles de salaires actuelles par métier, niveau d'expérience et ville.
En étant correctement informé, vous serez en mesure de répondre à l’offre d’embauche avec assurance. Le marché du recrutement en 2024 se définit défini comme un "marché de compétences". Les professionnels qualifiés ont donc leur carte à jouer pour négocier une augmentation de leur salaire d’entrée.
Néanmoins, d’après l’étude « Ce que veulent les candidats » de Robert Half, publiée en Avril 2024, 48% des salariés sondés s’estiment « mal à l’aide » lors de négociations salariales, et parmi eux, et la raison n°1 à cela est « je ne sais pas combien je peux et dois demander ».
Pour contrer cette tendance, l’information en amont sera clé.
2. Préparez vos arguments
Après avoir reçu une proposition de salaire, ne la contrez pas tout de suite par un montant supérieur. Même si vos recherches le justifient, vous aurez davantage de chances de réussite en expliquant les raisons pour lesquelles vous pensez mériter plus. Mettez en valeur vos points forts en détaillant tous les « plus » dont l’entreprise bénéficierait en recrutant une personne possédant votre expérience.
Avant de négocier votre salaire à l’embauche, notez par écrit les manières concrètes dont vos compétences et votre expérience peuvent contribuer à la réussite de votre nouvelle entreprise. Par exemple, le fait de posséder des certifications ou des compétences techniques spécialisées peut améliorer votre niveau de performance au travail, alors n’oubliez pas de les mentionner. En associant vos points forts avec les fonctions que vous assumerez, vous aurez de solides arguments pour justifier un salaire supérieur à l’offre initiale.
Négocier son salaire doit se baser sur votre salaire précédent, mais pas uniquement : vous devez lister les missions qui y étaient associées, et l’expérience acquise dont votre futur employeur pourrait bénéficier.
3. N’improvisez pas
Il peut être utile de solliciter un ami ou un mentor pour répéter la conversation que vous êtes susceptible d’avoir avec le responsable du recrutement. Ici, le partenaire idéal sera une personne qui connaît bien le monde de l’entreprise et peut vous coacher pour que vous paraissiez sûr de vous, et sachiez répondre aux questions inattendues. Soyez proactif par rapport aux différents arguments que l’on vous avance car c’est vous qui négociez, donc vous devez préparer vos arguments. En répétant plusieurs fois votre speech, vous gagnerez en assurance pour parler salaire.
4. Ne mentez pas
Il est essentiel de rester parfaitement honnête quand on négocie son salaire. Votre offre d’embauche pourrait être annulée si le responsable du recrutement découvre que vous avez inventé une autre offre concurrente ou gonflé le salaire que vous touchiez à des postes précédents. La transparence permet aussi d'instaurer un lien de confiance avec votre futur employeur, indispensable pour démarrer votre collaboration sur des bases saines.
5. Prenez en compte les avantages annexes
Négocier son salaire à l’embauche implique souvent des concessions sur les avantages offerts aux salariés. Pour un recruteur, il peut s’avérer moins onéreux de céder du terrain sur des jours de congés supplémentaires, des horaires aménagés ou, surtout en ce moment, un planning de télétravail, que de consentir à un salaire plus élevé. une tendance avérée, puisque d'après l'étude menée par Robert Half en Avril 2024 auprès de 1 000 personnes en situation active, 27% des sondés citent la flexibilité (télétravail, travail hybride) comme critère qui pourrait faire la différence pour rejoindre une entreprise plutôt qu'une autre.
Réfléchissez à ce qui compte le plus pour vous et rendrait l’offre plus attractive. Si vous hésitez entre plusieurs offres, veillez à comparer également la couverture santé, les plans d’épargne retraite et les autres avantages pour documenter votre décision. De plus, prenez en considération les à-côtés tels que les possibilités de formation professionnelle offertes et l'équilibre vie-pro vie perso.
6. Définissez la limite de négociation
Un recruteur raisonnable n’annulera pas une offre d’embauche juste parce que vous avez essayé de négocier votre salaire, mais si les discussions s’étirent en longueur, vous risquez d’agacer le responsable du recrutement et de démarrer votre relation du mauvais pied.
« Trop insister envoie un mauvais signal à votre futur employeur. Si l’entreprise ne peut pas satisfaire vos attentes à l’issue de quelques discussions, déclinez l’offre de manière respectueuse et concentrez-vous sur les opportunités qui correspondent mieux à vos prétentions salariales. » — Laure Charbonneau, Directrice chez Robert Half.
7. Formalisez par l’écrit
Une fois que vous et le responsable du recrutement êtes tombés d’accord sur une enveloppe salariale, demandez à ce que l’offre soit formalisée par écrit. Outre le montant du salaire, celle-ci doit inclure toutes les dispositions particulières, par exemple une prime à la signature ou une prise en charge des frais de déménagement, ainsi que la description du poste et la liste de vos nouvelles responsabilités. Veillez à ce que le document soit signé par vous et l’employeur. Certaines entreprises le fournissent automatiquement dans le cadre du contrat de travail, mais si tel n’est pas le cas, demandez au moins un document informel.
Autre alternative si vous n'avez pas obtenu le salaire désiré : vous pouvez convenir avec votre futur employeur de réévaluer votre salaire à la fin de votre période d'essai. Le procédé doit également être formalisé par écrit, par email par exemple.
8. Il n’est pas question que de vous
N’oubliez pas que la plupart des managers n’aiment pas négocier non plus. Ces derniers peuvent également être bloqués par des grilles internes ou des questions d’équité au sein de l’équipe. Votre futur employeur n’est pas votre adversaire. Gardez un ton positif quand vous négociez votre salaire et vos avantages : cela vous aidera à aborder ces discussions plus efficacement.
Si vous souhaitez obtenir un meilleur salaire de départ, vous devez le demander. Les candidats acceptent trop souvent le premier chiffre mis sur la table, mais que l’économie soit forte ou incertaine, les employeurs sont impatients d’intégrer dans leur équipe une personne possédant les compétences spécialisées et l’expertise qui leur seront les plus utiles. Préparation, tact et confiance en soi sont ici les clés de la réussite.
Enfin, n'acceptez jamais une offre par dépit ! Cela se ressentirait très vite sur votre travail et votre motivation.
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