Les challenges quotidiens sont nombreux dans notre vie professionnelle : objectifs à atteindre, tensions managériales… À cela peut venir s'ajouter la présence au travail d'un collègue dit « toxique » : trop cassant, trop râleur, trop jaloux, trop agressif, trop séducteur, trop confus... Des comportements qui peuvent clairement nuire au bien-être au travail et avoir des conséquences négatives sur notre productivité.
Comment détecter les premiers signes ? Comment réagir ? Voici quelques conseils de Noëmie Cicurel, Directrice L&D Europe chez Robert Half, pour désamorcer cette situation.
Identifier un comportement toxique
Tout au long de votre carrière, vous aurez des chances de croiser des personnalités toxiques. Pour éviter qu'elles empoisonnent votre quotidien, vous devez en reconnaître les signes et adopter le bon comportement.
Dans le cadre professionnel, une personnalité toxique peut se manifester sous différentes formes. Souvent, il n’est pas évident de détecter les premiers signes ni même de se rendre compte que ce collègue exerce sur vous une emprise négative. Suite à la prise de conscience d'un comportement qui vous paraît inadapté, il convient tout d'abord de poser des mots sur ce comportement.
Voici quelques exemples de collaborateur toxique identifiable les plus courants dans le monde du travail :
Le collègue intrusif
Ce type de personne a tendance à vous adresser plus ou moins régulièrement des compliments trop appuyés voire multiplie les contacts physiques. Ces derniers, sans relever du harcèlement sexuel, constituent une intrusion dans votre sphère privée. Il va également vous poser des questions intimes.
Le collègue négatif
Vous avez sans doute déjà eu affaire à ce type de collègue : il se plaint de tout, n’est jamais content, remet souvent tout en question, ne sait pas faire la part des choses, et critique la culture d’entreprise. Un état d’esprit qui insuffle par conséquent une mauvaise ambiance dans l’équipe. Ce sont des personnes difficiles à cerner et à manager, au vu du double langage tenu dans l’entreprise en fonction de la personne à laquelle il s’adresse.
Ces collègues, catégoriques et donneurs de leçons, ne tolèrent pas le droit à l’erreur de leurs collègues ou managers.
Le collègue « passif agressif »
Ce collègue « fourbe » est aussi un profil classique. Il navigue en eaux troubles, alternant compliments et reproches. Il n’est jamais clair dans ses propos et semble vouloir systématiquement vous plonger dans la confusion. Plutôt intelligent, il paraît jouer un rôle qui devient à la longue particulièrement irritant. Ce même collègue peut en venir pas à dénigrer votre travail ou à émettre des jugements négatifs sur vous, votre attitude, vos fréquentations, vos rapports avec la hiérarchie… Il remet aussi souvent en question votre légitimité.
Sans compter qu’il sème le doute et vous fait douter de votre travail ou de vos relations entre collègues, des intentions des autres. En somme, il souffle le chaud et le froid.
Le collègue jaloux
Le collègue jaloux s’attache à détruire vos émotions positives par des remarques cassantes ou des remises en question sans que rien ne puisse justifier une telle attitude. Également, il scrute vos moindres faits et gestes pour émettre des opinions négatives. Généralement jaloux des succès de ses collègues, il n’hésite pas à « voler » les bonnes idées de ses collègues pour se les attribuer.
Comment réagir face à un collègue toxique ?
Il est parfois difficile d'adopter la bonne attitude face à ces types de collègues mais le plus important est de prendre de la distance et ne pas rentrer dans leur jeu. Les personnalités toxiques sont souvent narcissiques et manipulatrices. Dès lors que vous réagissez ou affichez des signes montrant que leur comportement vous blesse, ces personnes se trouvent confortées dans leur attitude et vont accentuer leur comportement inadapté. En conséquence, vous devez prendre du recul, et agir pour contrecarrer ces comportements.
Maintenez de la distance avec ce collègue
Ne répondez pas tout-de-go à ses commentaires acerbes ou blessants. Gardez une attitude positive et recentrez les discussions et votre attention sur le travail de manière factuelle.
Posez des limites
Une fois que vous aurez réussi à prendre de la hauteur vis-à-vis de votre collègue, vous commencerez à trouver son comportement plus facile à prédire et à comprendre. Vous pourrez alors déterminer de façon rationnelle votre seuil de tolérance et à quel moment il est temps de réagir.
Utilisez l'humour
En premiers recours, l’humour est un excellent remède contre les personnalités « déviantes ». Si votre collègue vous adresse une remarque négative, l’ignorer n’est pas toujours la bonne solution. En effet, vous pouvez répliquer par des réponses ironiques qui vont rendre son agressivité complètement hors de propos.
Vous pouvez également jouer la carte du strict contraire : être gentil, agréable, souriant. N’hésitez pas non plus à faire preuve de fermeté en mettant votre collègue face à la réalité de son comportement, avec par exemple des phrases du type : « Est-ce que tu te sens mieux maintenant que tu as libéré sur moi toute ta négativité, ton stress ? »
Choisissez la transparence (feedback)
Lorsque l'attitude de votre collègue jaloux ou agressif montre une volonté d'envenimer la situation, n'intervenez pas sur le champ. Attendez le bon moment. Il est aussi préférable d'avoir une discussion en tête à tête, sans témoin et dans une démarche d'écoute. Cela oblige généralement l'autre à modérer ses propos.
Que ce soit à l'oral ou à l'écrit, lorsque vous vous adressez à votre collègue, votre ton doit être dénué d'agressivité. N'hésitez pas à reformuler les dires de votre interlocuteur pour être sûr d'avoir bien compris et interprété ses paroles, attachez-vous à des exemples précis et récents, et expliquez à votre interlocuteur la façon dont vous avez reçu ses remarques acerbes. Ayez un discours positif. Tentez dans la mesure du possible de calmer le jeu, de ramener votre collègue sur une meilleure voie. À la fin de votre conversation, remerciez-le de vous avoir accordé de son temps et pris la peine de vous écouter.
« Notre conseil, quand vous avez atteint une limite est d'en référer à votre hiérarchie et aux Ressources Humaines. Préparez bien votre discours, argumentez, apportez des faits concrets pour ne pas donner l'impression que vous sur-réagissez ou que vous menez une vendetta personnelle. Trouver un collègue sans parti pris qui pourra peut-être dénouer la situation. »
Noëmie Cicurel, Directrice chez Robert Half
Dernier recours
Si toutefois une limite a été franchie en termes de respect et d’éthique professionnelle, vous pouvez tenter de régler cette situation par écrit. Veillez à bien vous relire et à y mettre les formes. Une solution : avant d'envoyer l'email, enregistrez-le et vérifiez-le le lendemain, à tête reposée.
CF : Référent harcèlement (si l’action est répétée) – s’il y en a un dans votre entreprise
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