L’entretien d’embauche se déroule sans accroc. Vous avez les qualifications requises, le courant passe avec le recruteur et vous vous présentez comme une personne professionnelle et sûre d’elle. Vous semblez donc avoir toutes vos chances pour décrocher ce poste. Mais arrive le moment fatidique pour de nombreux candidats, à savoir la fameuse question : « Quelles sont vos prétentions salariales ? » Une question légitime, car l’employeur et vous-même cherchez à savoir si vous êtes sur la même longueur d’onde
Or, cette dernière est souvent source de stress. Une bonne préparation fait toute la différence. Cet article vous explique comment aborder la question de la rémunération et vous fournit quelques conseils pour une négociation salariale réussie en Belgique.
1. Faites vos devoirs : renseignez-vous sur le marché et votre secteur d’activité
Avant de donner un montant, vous devez avoir une idée du salaire en vigueur sur le marché. Informez-vous bien sur les salaires usuels dans votre secteur et pour votre poste. Vous pouvez utiliser le Guide des Salaires de Robert Half pour connaître le salaire moyen d’une fonction spécifique. Vous disposerez ainsi d’un point de référence réaliste.
Les attentes en matière de rémunération peuvent déjà être évoquées lors de la première sélection. Soyez donc prêt en temps utile. Renseignez-vous sur les barèmes salariaux pratiqués dans votre domaine d’expertise et d’expérience, et tenez compte du secteur d’activité. Dans le secteur public ou les ONG, les salaires ont tendance à être moins élevés que dans les secteurs de la technologie ou de la finance par exemple. Devez-vous adapter vos attentes en fonction du secteur ? Tout à fait. Votre demande doit être proportionnelle au contexte économique de l’entreprise. La flexibilité et le réalisme renforcent votre légitimité.
2. Donnez une fourchette de rémunération, pas un montant exact (à moins que cela ne vous le soit demandé)
L’un des conseils les plus efficaces en matière de négociation salariale est de donner une fourchette de salaire plutôt qu’un montant précis. Par exemple : « D’après mes recherches, un salaire mensuel brut compris entre XX € et YY € semble raisonnable, en fonction des responsabilités définies. » Ainsi, vous laissez une marge de manœuvre pour le dialogue. Une réponse comme « à négocier » peut également marcher, mais elle peut donner l’impression que vous éludez la question.
Si vous avez fait vos devoirs, vous connaissez le salaire en vigueur sur le marché. Que répondez-vous si l’entreprise vous demande un chiffre exact ? Donnez un montant concret, mais en le justifiant. Faites le lien entre ce montant et votre expérience, la complexité du poste ou votre valeur ajoutée. Vous montrerez ainsi que vous ne vous contentez pas de sortir un montant de nulle part.
3. Retournez la question avec diplomatie
Vous n’êtes pas obligé de répondre à la question concernant vos attentes salariales à ce stade de la candidature. N’hésitez pas à d’abord demander davantage d’informations sur le poste. Voici une façon élégante de procéder : « Avant de proposer un montant, j’aimerais en savoir un peu plus sur les responsabilités, la structure de l’équipe et les possibilités d’évolution. Puis-je vous demander quelle fourchette salariale est prévue pour ce poste ? » Vous montrez ainsi que vous vous intéressez avant tout au contenu du poste, un point que les employeurs apprécieront.
Si la proposition de l’employeur est semblable à vos attentes, voire supérieure, remerciez-le pour ses précisions et confirmez que vous êtes sur la même longueur d’onde. Si elle est un peu moins élevée, dites qu’elle se situe en deçà de ce que vous espériez, mais que vous souhaitez tout de même discuter de l’emploi. Pourquoi ? Même dans un contexte difficile, il y aura des entreprises prêtes à payer plus pour recruter les meilleurs éléments. Si la proposition de l’employeur est bien inférieure à ce que vous souhaitez gagner, faites-le savoir et demandez si une marge de négociation est envisageable pour un candidat qui en vaut la peine. S’il est clair dès le départ que vous ne serez pas d’accord sur le salaire, ne perdez pas votre temps et celui de l’employeur.
4. Le moment est venu de donner un montant concret
À un stade ultérieur du processus de sélection – lors du deuxième ou du troisième entretien, de préférence – vient le moment de discuter plus concrètement du salaire. Vous aurez alors collecté suffisamment d’informations : vous savez en quoi consiste le poste, quelle est la taille de l’équipe et quels sont les avantages offerts par le package salarial. N’oubliez pas : vous pouvez vous écarter de la fourchette initiale que vous avez mentionnée plus tôt, sur la base de nouvelles informations. Quelques exemples de formulations percutantes et positives :
« Compte tenu des responsabilités et de mon expérience, un salaire mensuel brut de XX € semble approprié. »
« Je me réjouis de relever le défi que vous avez décrit. J’avais en tête un salaire de XX €, ce qui correspond à la norme sur le marché pour ce poste. »
« Un salaire de XX € semble raisonnable compte tenu du niveau d’autonomie et de responsabilité. Je suis convaincu de pouvoir atteindre les objectifs fixés. »
5. Soyez toujours sincère
Il ne faut jamais mentir sur votre expérience, votre formation ou votre salaire actuel, ni dans votre CV, ni dans votre lettre de motivation, et encore moins lors des négociations salariales. L’honnêteté crée la confiance. Les employeurs vérifieront vos déclarations à la lumière de vos références et de vos réalisations, et vous ne voulez pas tomber dans le piège. Si on vous demande votre salaire actuel, répondez honnêtement ou répondez que vous préférez vous concentrer sur votre valeur ajoutée sur le marché.
Bonus : Que se passe-t-il en cas d’accord ? La proposition salariale correspond-elle à vos attentes ? Félicitations ! Demandez alors une proposition écrite. Accusez toujours réception et vérifiez que tous les accords – salaire, avantages et attribution des tâches – sont correctement mentionnés dans le contrat avant de signer quoi que ce soit ou de démissionner de votre employeur actuel.
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