Le Belge est très attaché à son véhicule de fonction. Ou faudrait-il dire « véhicule-salaire » ? Pour l’employeur, le véhicule de fonction est un biais fiscalement intéressant permettant de « payer » l’employé tout en contournant les lourds prélèvements fiscaux sur le salaire brut. Du côté de l’employé, la voiture de société est extrêmement bienvenue puisqu’elle permet de disposer en tout temps d’une voiture qui revient nettement moins cher qu’une acquisition. Des voix s’élèvent néanmoins pour avancer des alternatives, notamment le budget mobilité. Grâce à ce dernier, les personnes possédant une voiture de société pourront l'échanger contre du cash dès l'année prochaine.

Qu’est-ce que le budget mobilité ? 

Grâce au budget mobilité, les employés pourront rendre leur voiture de société et voir leur salaire net augmenter, à condition bien sûr que leurs employeurs donnent leur accord. Le budget mobilité est une alternative à la voiture de société. L’employé reçoit de son employeur un budget qu’il peut affecter comme bon lui semble à ses déplacements domicile-lieu de travail. La flexibilité même de ce budget permet aux employés de considérer des alternatives à la voiture de société, telles que le vélo et les transports en commun. Des projets pilotes ont été mis sur rails dans lesquels des employeurs testent des solutions sur différents profils de salariés. Ainsi, les employés de bureau relèvent des profils non itinérants, tandis que les représentants relèvent eux des profils itinérants. On peut donc s’attendre à ce que les deux groupes affectent différemment leur budget mobilité. Il revient alors à l’employeur de rendre cela possible.

Quels sont les avantages ?

Ces projets-pilotes ont révélé que ceux qui disposent d’un budget mobilité sont moins enclins à utiliser la voiture. Notamment, les employés qui habitent près de leur lieu de travail prennent plus volontiers le vélo. Et quant à ceux qui résident en ville, la durée du trajet domicile lieu de travail est parfois plus courte lorsqu’ils empruntent les transports en commun. Dans les deux cas, le résultat est en faveur de l’équilibre de l'employé, car le vélo est l’occasion de faire de l’exercice physique, et le train permet à l’esprit d’être au repos en lisant un livre ou en écoutant de la musique. 

À long terme, la création du budget mobilité devrait appeler encore plus d’avantages :

  • En restreignant la surconsommation liée aux véhicules de fonction ;
  • En diminuant le nombre de véhicules sur les routes du fait que certains employés préfèrent troquer la voiture de société contre des moyens alternatifs de transport ;
  • En réduisant les files et, par conséquent, les émissions de CO2 ;
  • En solutionnant peut-être les problèmes sur les rings de Bruxelles et d’Anvers ?

L’avenir devra montrer à quel point le budget mobilité est capable d’influencer ces facteurs. Car ce qui est beau en théorie rencontre généralement des obstacles en pratique. Dont tant les employeurs que les employés devront naturellement tenir compte. 

Et les inconvénients ?

Les projets-pilotes ont également permis de pointer des aspects problématiques, à ce jour :

  • L’introduction d’un budget mobilité charrie inévitablement son lot de travail administratif, tant pour le salarié que pour l’employeur.
  • Le montant proposé aux employés tient bel et bien compte de la valeur de la voiture et de la carte essence, mais pas des coûts des assurances et des entretiens. 

Conditions liées au budget mobilité 2018 

L'instauration ou non du budget mobilité au sein d'une entreprise dépend de la décision de l'employeur. C'est à lui qu'incombe sa mise en oeuvre et c'est à lui de l'accorder aux personnes qui se montrent intéressées. D'autres conditions à sa mise en oeuvre existent :

  • L'employeur doit proposer des voitures de société à ses employés depuis plus de trois ans. Les entreprises de moins de trois ans, appelées "starters", constituent une exception à la règle.
  • L'employé doit avoir possédé une voiture de société durant une période ininterrompue de 12 mois au cours des trois dernières années et durant une période ininterrompue de 3 mois avant d'effectuer sa demande.
  • Les personnes changeant d'emploi et ayant bénéficié du budget mobilité auprès de leur précédent employeur peuvent également bénéficier de budget auprès de leur nouvel employeur. Si, lors du changement d'emploi, ces personnes ne possèdent pas leur voiture de société depuis 12 mois, elles peuvent compléter cette période auprès de leur nouvel employeur.

Mobilité durable

Vous avez déjà une idée de la manière dont vous voudriez affecter votre budget mobilité ? En effet, diverses solutions s’offrent à vous. Outre le vélo et les transports en commun, d’autres alternatives durables existent : 

  • L’autopartage, notamment via Cambio,
  • Le vélo électrique,
  • L’abonnement à un réseau de location de vélos en ville, tel que Velo à Anvers, et Villo! À Bruxelles. (Attention aux files d’attente…)