Les assurances et autres avantages sont moins attrayants pour la jeune génération
GRAND-BIGARD – S’ils veulent attirer la jeune génération, les employeurs ont tout intérêt à proposer un salaire net plus élevé. Selon une étude réalisée par l’agence de recrutement Robert Half, la Génération Z accorde nettement moins d’importance aux avantages extralégaux (comme les assurances hospitalisation ou les plans d’épargne-pension). « Un nombre grandissant de jeunes candidats ne demandent plus quel sera leur salaire brut, mais bien le montant qu’ils recevront concrètement sur leur compte à la fin du mois », explique Joël Poilvache, Regional Managing Director chez Robert Half.
La Génération Z est souvent dépeinte comme trop exigeante, pas assez motivée ou, au contraire, comme très engagée socialement. Certains la qualifient même de « génération sacrifiée », en référence à leurs études perturbées par la pandémie. La réalité est plus nuancée. Les données du Bureau of Labor Statistics démontrent que la Gen Z est plus fortement touchée que les autres générations par la hausse du coût de la vie et du prix de l’immobilier. En Belgique, les tendances vont également dans ce sens : selon une étude de Deloitte*, les jeunes de la Génération Z citent le coût élevé de la vie comme étant leur principale préoccupation pour la quatrième année consécutive. Il n’est donc pas surprenant qu’ils privilégient le salaire net par rapport à des avantages dont les répercussions ne pourront être ressenties que sur le long terme.
« En réalité, la Génération Z n’est pas si différente des générations précédentes au même moment de leur vie », poursuit monsieur Poilvache. « Ils commencent avec un salaire plus bas, construisent leur vie, épargnent pour un logement et ressentent la pression des coûts élevés. Ce qui change aujourd’hui, c’est qu’ils grandissent dans un environnement où l’argent et l’investissement sont omniprésents – sur les réseaux sociaux, dans les podcasts. Ils sont ainsi fort conscientisés par rapport à leurs finances. »
Une curiosité financière croissante
Ce rapport à l’argent, les recruteurs de Robert Half le constatent aussi dans leurs entretiens avec les candidats plus jeunes. Bon nombre de membres de la Gen Z recherchent davantage de contrôle financier, et s’intéressent aux placements ou aux alternatives au livret d’épargne traditionnel. Selon plusieurs études, près de la moitié d’entre eux investissent déjà dans des fonds, ETF ou applications de trading (principalement parmi les jeunes diplômés).
« L’idée de se constituer un patrimoine autrement que par le travail seul est bien présente », explique Joël Poilvache. « Mais ce n’est pas uniquement une question de rendement rapide. La plupart cherchent surtout à gagner en autonomie financière. Avec le coût de la vie qui grimpe, ils privilégient des revenus directs. Les avantages extralégaux paraissent alors moins attractifs, car ils n’en bénéficient pas immédiatement. »
Les avantages considérés comme « monnaie courante »
Même si la Génération Z ne mesure pas toujours la valeur d’un plan d’épargne-pension ou d’un leasing de vélo, certains avantages sont considérés comme évidents : chèques-repas, assurance hospitalisation ou jours de congé supplémentaires font désormais partie des éléments classiques d’un package salarial.
La voiture de société reste également populaire auprès des jeunes travailleurs. Chez les citadins ou ceux qui n’ont pas le permis, le budget mobilité gagne cependant du terrain. Ce système leur permet d’adapter leur budget mobilité à leurs besoins et, dans certains cas, de convertir une partie du budget alloué à leur voiture de société en cash.