Rester ou partir ? 7 employés sur 10 considèrent la loyauté comme un atout lors des négociations salariales
Près de 7 employés belges sur 10 (68 %) estiment qu’ils ont plus de chance de se voir proposer une augmentation salariale cette année chez leur employeur actuel que s’ils changeaient de travail. Seuls 32 % d’entre eux pensent qu’ils seraient mieux lotis ailleurs. C’est ce qui ressort du nouveau Guide des Salaires 2026 publié aujourd’hui par le spécialiste du recrutement Robert Half. « Dans certains secteurs, changer régulièrement d’emploi dans l’espoir d’obtenir de meilleures conditions semble devenir progressivement moins rentable que par le passé. », explique Joël Poilvache, Regional Managing Director chez Robert Half.
Aux États-Unis, le marché de l’emploi a déjà connu une évolution marquée. Après « The Great Resignation » (une vague sans précédent de départs volontaires à la recherche de meilleurs salaires, de flexibilité ou de plaisir au travail), le pays fait à présent face à « The Big Stay », où les collaborateurs privilégient la stabilité offerte par leur employeur actuel. Bien que cette tendance ne soit pas encore pleinement installée en Belgique, les chiffres démontrent que les employés belges réfléchissent davantage aux avantages que rester à leur poste peut leur offrir.
« Un nombre grandissant de employés constatent que rester fidèle à leur entreprise peut leur être bénéfique », poursuit Joël Poilvache. « Parfois sous la forme d’une augmentation salariale, mais il existe aussi d’autres types de reconnaissances tout aussi importantes : se voir confier plus de responsabilités, évoluer dans son rôle ou gagner en influence dans l’entreprise. Cette combinaison entre engagement et développement pousse les employeurs à offrir davantage d’opportunités à leurs collaborateurs. »
Les opportunités salariales varient selon le secteur
Toutefois, il convient de faire la part des choses. Un peu plus de la moitié des employés (57 %) ont indiqué que leur salaire a augmenté lors de leur dernier changement d’emploi. Dans certains secteurs, changer de poste reste donc financièrement intéressant. En effet, 7 employés sur 10 dans la finance et la comptabilité ont pu négocier un meilleur salaire lors de leur dernier changement, contre 59 % dans l’IT et le digital. Dans les domaines où la guerre des talents continue à faire rage, changer d’emploi reste donc une stratégie payante.
« Les chiffres dépeignent une réalité qui dépend fortement de son secteur d’activité », précise monsieur Poilvache. « Dans les secteurs en pénurie de talents, changer d’emploi peut vous apporter un gain financier. Néanmoins, on remarque aussi que les employés prennent plus de temps de réflexion avant de sauter le pas. Ils sont reconnaissants de l’offre de leur employeur actuel, explorent activement les possibilités d’évolution interne et tirent parti des avantages existants, ce qui les pousse généralement à rester et à se développer. »
Défis et opportunités pour les employeurs
À l’heure actuelle, le marché de l’emploi présente à la fois des défis et des opportunités pour les entreprises. Les employeurs qui misent clairement sur la rétention ont aujourd’hui un avantage.
Comme les employés recherchent davantage de stabilité, il est possible de les fidéliser plus longtemps en communiquant clairement sur les investissements dans la formation, la flexibilité et les parcours de carrière.
« La situation est totalement différente pour les entreprises en quête de nouveaux talents », ajoute monsieur Poilvache. « Elles sont confrontées à une nouvelle pénurie sur le marché de l’emploi et peinent à pourvoir leurs postes vacants. Pour les entreprises en phase de croissance ou de recrutement, une solution temporaire peut être intéressante : faire appel à des profils intérimaires, des intérim managers ou des project consultants pour les fonctions plus senior. Cela permet de pourvoir le poste temporairement et de ne pas freiner les opportunités de croissance. »
Grâce à une combinaison de transparence, d’opportunités de développement et de solutions temporaires, les entreprises et leurs équipes restent agiles et engagées. Les collaborateurs ont l’espace nécessaire pour évoluer au sein de leur entreprise, tandis que les employeurs peuvent pourvoir rapidement de nouveaux postes et assurer la continuité de leurs projets.
Dans un marché où les employés réfléchissent plus longuement avant de changer d’emploi, cette approche aide les entreprises à soutenir efficacement leurs collaborateurs et leurs objectifs.
À propos de l’enquête
Robert Half a mené une enquête de mai à juin 2025 auprès de 1 500 répondants à l’aide d’une méthode de collecte de données en ligne. Parmi les personnes interrogées, nous retrouvons des employeurs (n=500) et des employés (n=1000) dans les domaines de la finance et de la comptabilité, de l’informatique, de l’administration, des ressources humaines et du soutien administratif, ainsi que dans le domaine juridique. Elles proviennent d’un échantillon de PME (n=750) et de grandes entreprises (n=750). Il s’agit d’entreprises des secteurs public et privé, ainsi que de sociétés cotées en bourse, issues des trois régions de Belgique (Bruxelles, Flandre, Wallonie).