Presque inimaginable il y a encore quelques années, la perspective de faire carrière hors de la région parisienne a considérablement progressé post pandémie. Nourrie par les désirs de changement, la quête d’une meilleure qualité de vie et les possibilités offertes par le télétravail, la tendance se poursuit en 2023, portée par le phénomène de grande rotation.

Notre dernière enquête « Ce que veulent les candidats – 3e édition » le confirme : de plus en plus de salariés marquent leur intérêt à ouvrir leurs horizons géographiques au long de leur carrière professionnelle. Mais toutes les régions ne sont pas à égalité en termes d’attractivité.

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Des candidats et des salariés ouverts à la mobilité géographique

D’après la dernière Enquête candidats, plus de la moitié des sondés (57%) seraient prêts à changer de région ou de pays en changeant d’emploi. La zone géographique d’un poste ne serait donc pas un obstacle particulier pour attirer de nouveaux talents et peut même devenir un argument. Près d’un salarié sur cinq (18 %) mentionne le fait de changer de ville parmi les principales raisons de vouloir changer d’entreprise.

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Comme en témoigne le dernier rapport réalisé par France Stratégie et la Dares « Les métiers en 2030 : quelles perspectives de recrutement en région », les marchés de régions ne s’autosuffisent plus en matière de talents et cette tendance s’accentuera sûrement ces prochaines années. Alors qu’il y a 20 ans les marchés de régions étaient très peu fluides en termes d’emploi, les choses ont considérablement évolué. Nous l’avons constaté sur le terrain bien avant la pandémie – ce qui explique d’ailleurs l’implantation stratégique de Robert Half en régions Rhône-Alpes et PACA – et ce mouvement n’a fait que se renforcer depuis

Matthieu Imbert-Bouchard, Managing Director de Robert Half International France

Les 5 régions les plus attractives pour les candidats : l’Occitanie devant l’Île-de-France

  1. Occitanie – 24%
  2. Ile de France – 23%
  3. Bretagne – 19%
  4. Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur – 19%
  5. Auvergne-Rhône-Alpes – 19%

enquête candidats 2

« Le fil rouge de cette attractivité est la synergie entre dynamisme de l’emploi, qualité de vie et équilibre vie professionnelle/vie personnelle. Les facteurs qui poussent à partir sont variables : il s’agit souvent de la volonté de se rapprocher de sa famille, de quitter un cadre trop urbain ou de s’installer dans une région plus ensoleillée. Il y a aussi un paramètre générationnel à prendre en compte : on risque d’être plus enclin à sauter le pas de l’emploi en région selon l’âge et la scolarité des enfants ou à certain stade d’évolution de sa carrière », constate Matthieu Imbert-Bouchard.

Si on fait le parallèle avec le rapport de France Stratégie et de la DARES, on constate que, dans les régions allant de la façade atlantique jusqu’au bassin méditerranéen, les postes d’ingénieurs et cadres techniques de l’industrie et les ingénieurs en informatique devraient rencontrer des difficultés de recrutement d’ici à 2030, preuve d’un fort dynamisme local.

« Le resserrement des salaires en régions par rapport à la région parisienne est un indicateur qui nous permet de mesurer la dynamique du marché de l’emploi d’une région. En prenant Lyon pour exemple, les écarts de salaires étaient de l’ordre de 18 à 20% il y a une quinzaine d’années. On s’approche aujourd’hui d’un équilibre avec la région parisienne. Cela conduit à une qualité de vie bien meilleure puisque l’immobilier résidentiel est bien plus abordable en région qu’il ne l’est en Île-de-France », analyse Matthieu Imbert Bouchard.

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